Repenser les langues, les littératures et les arts face aux mutations sociales

Les langues, la littérature et les arts entretiennent, depuis longtemps, des relations indéniables, voire apparentes. Ces trois concepts ont connu leur ascension grâce aux disciplines et domaines de recherche qui s’interrogent sur leur rapport avec la société. Il s’agit donc de repenser ces différents domaines plus ou moins institués en vue de procéder à un inventaire de l’état actuel des travaux de recherche ou des perspectives de recherche s’inscrivant dans des contextes sociaux présents.

Le rapport entre la langue et la société est manifeste. En effet, dans une société où, il existe plusieurs groupes humains, coexistent des variétés linguistiques plus ou moins divergentes. Souscrivant à cette opinion, E. Benveniste (1962, p.376) met un point d’honneur sur la langue. Il assure que « la société n’est possible que par la langue » ou que « seule la langue permet la société. La langue constitue ce qui tient ensemble les hommes, le fondement de tous les rapports qui à leur tour fondent la société » (1974, cité par Boulet et Heller, 2007, p.309). Dans la société, les langues sont en perpétuel mouvement. Aucune d’entre elles n’est statique, dans la mesure où leur nombre varie d’un objet à l’autre, d’un espace à un autre. La langue évolue dans un milieu social et y assure la place de vecteur de la communication et de la transmission des informations qui alimentent le quotidien de la société.  

Tout comme les langues, la littérature s’inscrit dans le temps et dans l’espace. Elle est le porte-flambeau de la pensée et de la compréhension de la chose sociale. A travers elle et avec elle, des expériences de vie et la compréhension du monde des sociétés sont connues.  La littérature, loin s’en faut, vit et continue de survivre jusqu’à ce jour, grâce à des éléments relatifs à l’éthique, à l’esthétique qui la composent et à la philosophie que les communautés se font de la vie et de l’univers dans lequel elles vivent. La littérature est, somme toute, un phénomène social ou un fait de civilisation, un creuset au sein duquel toute culture se modèle. Expression de la société, elle est bien un moyen qui consiste à explorer le quotidien, à sonder les relations sociales et à rendre compte de la vie individuelle et collective. Par le truchement de plusieurs formes et genres littéraires, l’on parvient à questionner la société certes, mais à en faire une peinture fidèle et détaillée de la réalité, de la société de leur temps. La littérature donne du sens à la société puis aide le citoyen à comprendre le monde dans lequel il vit. Toute cette dextérité déployée autour de l’œuvre littéraire confère à la littérature, son statut d’une œuvre d’art.

Quant à la question des arts, elle n’est pas en reste dans le rapport avec la société. Contrairement à certaines opinions qui le limitent au tourisme, à la décoration, aux loisirs et au divertissement, l’art jouit pleinement d’une grande utilité dans la société. Il est capital à l’équilibre de la société. Dans un extrait de son ouvrage intitulé « Qu’est-ce que la littérature ? » paru aux Editions Gallimard (1948), le philosophe Jean – Paul Sartre asserte que le rôle de l’art est de proposer au spectateur un portrait de sa société, de sa réalité, afin que celui-ci puisse développer une conscience de sa propre condition et des multiples réalités de son environnement. A l’instar de l’écrivain qui se nourrit de la sève de son environnement, l’artiste, à son tour, évolue au gré des réalités du moment que lui offre la société. Ceci dénote de la subversivité de l’art qui, dans son rapport avec la société, remet en question toute compréhension de la réalité. Chaque artiste évolue au gré de ses expériences personnelles, des événements et des changements sociaux.

Eu égard à ce qui précède, on peut retenir que les langues, la littérature et les arts entretiennent des rapports mutuels avec la société. Ils interagissent, comme dans une sorte de moule pour représenter objectivement la société dans son ensemble. Dans une société constamment en mutation, comment les langues, la littérature et les arts s’adaptent-ils ?  En quoi peuvent-ils, en cette période extrême contemporaine, contribuer à l’édification de la société ? Ces différents domaines parviennent-ils à donner satisfaction aux réalités sociales actuelles ? Quelles orientations nouvelles leur donner ?

Le présent appel à contribution invite toute la Communauté académique (les enseignants-chercheurs, les chercheurs (es), les experts, les praticiens, les étudiants…) à réfléchir de manière innovante aux rapports qui unissent les langues, la littérature et les arts à la société. Les sous-thèmes ci-dessous sont donnés à titre indicatif. Tout sujet orienté dans le sens de la thématique générale est le bienvenu.

Sous-thèmes

1- Langues

  • Les langues africaines : des mutations structurelles à un dynamisme social
  • Langues Africaines : Description, Application et Innovation
  • Implication des Langues africaines dans l’alphabétisation, l’anthropologie et le traitement des différentes pathologies du langage
  • Les langues face aux défis du développement

2- Littératures

  • Littérature africaine, occidentale et orientale
  • La littérature entre survivance et adaptation aux réalités sociales
  • Littérature ancienne et contemporaine à l’épreuve des faits sociaux et artistiques

3- Arts

  • Les arts à l’épreuve des nouvelles réalités sociales
  • Les brassages culturels : une nouvelle caricature des sociétés actuelles
Bibliographie indicative

Aron, P. & Viala, A. (2006). Sociologie de la littérature, Paris, PUF, Que sais-je ? . Bouveresse J. (2008). La Connaissance de l’écrivain. Sur la littérature, la vérité et la vie, Marseille, Agone.

Benveniste É. (1962). Coup d’œil sur le développement de la linguistique. Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. 106ᵉ année, (2), 369-380. doi: https://doi.org/10.3406/crai.1962.11477

Deleuze, G. & Guattari, F. (1975). Kafka. Pour une littérature mineure, Paris, Minuit.

Denis, B. (2000). Littérature et engagement. De Pascal à Sartre, Paris, Seuil, Points Essais.

Fraisse, E.  (1993). Les Étudiants et la lecture, Paris, PUF.

Gambier, Y. (2007) : Pour une socio-traduction. Dans J, F. Duarte. A. Assis Rosa et T.

Gambier, Y. (2007). Y a-t-il place pour une socio-traductologie? Dans M. Wolf et A. Fukari (éédir.), Constructing a Sociology of Translation, (p.205-217). John Benjamins Publishing.

Pergnier, M. (2017). Fondements sociolinguistiques de la traductionLes Belles Lettres.

Thierry, D. D. (2004).  Fonction critique de l’art, examen d’une question, Christian Bouchindhomme et Rainer Rochlitz (sld.), L’Art sans compasredéfinition de l’esthétique. Jean-Louis Comolli. (2004).  Quelque chose à dire ? À qui ?, Voir et pouvoir, l’innocence perdue : cinéma, télévision, fiction, documentaire, Lagrasse, Verdier

Wald, P. (2012). La langue est un fait social. Rapports entre la linguistique et la sociologie avant Saussure : Conférence à l’Université de Tunis (décembre 1999). Langage et société.

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ASSANVO Amoikon Dyhie, Université FHB – Côte d’Ivoire

Coordinateurs

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Mise en ligne 29 Décembre 2021 !!!!

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