Akofena, Hors-Série n°10, Janvier 2025 [MONOGRAPHIE]
Le peuple bétibé communément appelé ‘‘Eotilé’’ fait partie de la diversité des peuples akan lagunaires qui se sont établis depuis le 12e siècle au moins (J. Polet, 1988) sur les terres bordant les lagunes du Sud-Est de la Côte d’Ivoire jusqu’aux limites du pays aïzi dans la région des Grands Ponts. Sur le plan historique, nombre de travaux scientifiques (Fotè, 1960 ; Diabaté, 1982 ; Allou, 2004 ; Perrot, 2008 …) attestent que les Bétibé, du fait de leur prééminence sur les terres du bassin lagunaire, ont joué un rôle prépondérant dans la dynamique du peuplement des peuples akan de Côte d’Ivoire. Leur territoire qui englobe le cordon littoral situé entre l’Etat actuel du Ghana et celui de la Côte d’Ivoire représentait stratégiquement le point de passage idéal pour plusieurs peuples qui fuyaient les nombreux conflits armés de l’espace akan entre le 13e et le 17e siècle. Dans ce contexte, les Bétibé ont offert l’hospitalité à des peuples akan lagunaires qui migraient de l’Est vers l’Ouest à la recherche de terres paisibles. L’histoire des Bétibé semble être prototypique de celle des autres peuples du groupe akan dont on sait qu’ils partagent les mêmes systèmes de valeurs. Il apparaît légitime d’interroger, aujourd’hui, la contribution de l’ensemble du groupe akan et plus particulièrement celle des Bétibé, qui reste d’une ampleur inédite dans l’enrichissement de la culture ivoirienne.
La question cruciale des influences culturelles entre les Akan lagunaires en transit et les Bétibé a fait l’objet d’un colloque international transdisciplinaire qui s’est tenu du 16 au 18 novembre 2022 à la Salle des Cérémonies de la Résidence EHUI Koutoua Bernard à Adiaké (Côte d’Ivoire) sur le thème : « Les Bétibé (Éotilé) : Quels apports à l’aire culturelle akan de Côte d’Ivoire ? ». Ce thème a ouvert la voie à une réflexion scientifique sur l’histoire commune des peuples akan de Côte d’Ivoire au cours de leurs migrations entre le 13e et le 18e siècle vers les contrées de l’ouest, équivalent à l’actuel Côte d’Ivoire et ayant séjourné longuement sur les terres bétibé. Les communications des chercheurs – linguistes, géographes et historiens ont mis en lumière ce que les autres peuples ont apporté à la culture bétibé et ce que ceux-ci ont reçu en retour des Bétibé. Ce colloque a permis de promouvoir et de valoriser l’identité et les modèles du patrimoine culturel des Bétibé, des Akan et de l’ensemble des peuples de Côte d’Ivoire. Il a ouvert une ère nouvelle pour la connaissance du peuple Bétibé et de l’ensemble des peuples Akan.
KAKOU Foba Antoine, ANGOUA Adjé Séverin & KOUAMÉ Koia Jean Martial
LINGUISTIQUE
GÉOGRAPHIE
HISTOIRE
LINGUISTIQUE
Assouan Pierre ANDRDOU
Les constructions complexes d’une langue en danger : une étude du composé et des syntagmes nominaux du bὲrέ
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Résumé : La détermination du statut des constructions complexes est un problème récurrent dans les langues africaines (Guérin 2016). Ce processus relativement fréquent en bὲrέ sert à construire aussi bien des composés nominaux que des syntagmes nominaux. Ces deux procédés de création lexicale, étroitement lies, sont difficiles à distinguer. En effet, tous les deux consistent à réunir au moins deux lexèmes. Le présent travail de recherche offre une analyse descriptive de ces deux constructions. Elle met un point d’honneur sur la question de la distinction entre les mots composés et les syntagmes composés. L’analyse morphosyntaxique des nominaux complexes bὲrέ, nous sert de base empirique pour proposer une nette distinction entre ces différentes constructions morphosyntaxiques. Seule une analyse, basée sur différents types de critères (morphologiques, syntaxiques et sémantiques), permet de faire la nuance entre ces deux procédés. Ainsi, contrairement aux syntagmes, les composés nominaux de ladite langue présentent clairement des caractéristiques de compacité morphologique et sémantique.
Mots-clés : bὲrέ, composition, constructions complexes, morphosyntaxique, syntagme.
COMPLEX CONSTRUCTIONS OF AN ENDANGERED LANGUAGE: A STUDY OF THE COMPOUND AND NOUN PHRASES OF BὲRΕ
Abstract: Determining the status of complex constructions is a recurring problem in African languages (Guérin 2014). This relatively frequent process in bὲrέ is used to construct both nominal compounds and nominal phrases. These two closely related methods of lexical creation are difficult to distinguish. Indeed, both consist of bringing together at least two lexemes having an independent existence in the language in order to form a third. This communication offers a descriptive analysis of these two constructions. She makes a point of honor on the question of the distinction between compound words and compound phrases. The morphosyntactic analysis of the complex nominal bὲrέ serves as an empirical basis for proposing a clear distinction between these different morphosyntactic constructions. Only an analysis, based on different types of criteria (morphological, syntactic and semantic), allows us to make the nuance between these two processes. Thus, unlike syntagms, the nominal compounds of said language clearly have characteristics of morphological and semantic compactness.
Keywords : bὲrέ, composition, complex constructions, morphosyntactic, syntagm.
Foba Antoine KAKOU
L’expression de la transitivité verbale en agni-sanvi, langue kwa de Côte d’Ivoire
Résumé : Selon la grammaire traditionnelle, la transitivité verbale désigne la capacité d’un verbe à admettre ou non un complément d’objet direct ou indirect dans la phrase où elle joue le rôle de prédicat. Le verbe est dit transitif quand il peut sélectionner un objet (direct/indirect). A contrario, il est appelé intransitif lorsqu’il n’a aucune possibilité de le faire. Dans la perspective des études en Grammaire générative, l’analyse faite au moyen de la théorie des Thêta rôles montre assez clairement que la possibilité de sélection ou non d’un complément d’objet est une propriété idiosyncrasique dévolue à chaque verbe en lien avec son usage dans la langue. Nous postulons en accord avec Noam Chomsky (1957) que cette propriété est inscrite dans sa thêta grille. Partant, il apparait évident que la question de la transitivité des verbes doit être analysée dans les limites de la morphosyntaxe de chaque langue. En appliquant ce postulat à l’agni, nous formulons la question suivante : Comment se manifeste la transitivité verbale en agni-sanwi, langue Kwa de Côte d’Ivoire parlée dans le Sud-Est de la Côte d’Ivoire ? La présente étude vise à mettre en évidence la manifestation de la transitivité verbale en tant que phénomène morphosyntaxique dans la langue agni. Il s’agit de contribuer à une meilleure connaissance de la syntaxe des langues Kwa en général et de l’agni en particulier.
Mots-clés : Agni, morphosyntaxe, transitivité, verbe.
THE EXPRESSION OF VERBAL TRANSITIVITY IN AGNI-SANVI, THE KWA LANGUAGE OF CÔTE D’IVOIRE
Abstract: According to traditional grammar, verb transitivity refers to the ability of a verb to admit or not admit a direct or indirect object complement in the sentence in which it plays the role of predicate. A verb is said to be transitive when it can select an object (direct/indirect). Conversely, it is called intransitive when it has no possibility of doing so. From the perspective of studies in Generative Grammar, the analysis carried out using the theory of Theta roles shows quite clearly that the possibility of selecting or not selecting an object complement is an idiosyncratic property assigned to each verb in relation to its use in the language. We postulate, in agreement with Noam Chomsky (1957), that this property is inscribed in its theta-grid. It therefore seems obvious that the question of verb transitivity must be analysed within the limits of the morphosyntax of each language. Applying this postulate to Agni, we formulate the following question: How does verb transitivity manifest itself in Agni-Sanwi, the Kwa language of Côte d’Ivoire spoken in the south-east of Côte d’Ivoire? The aim of this study is to highlight the manifestation of verbal transitivity as a morphosyntactic phenomenon in the Agni language. The aim is to contribute to a better understanding of the syntax of Kwa languages in general and Agni in particular.
Keywords: Agni, morphosyntax, transitivity, verb
Foba Antoine KAKOU. (2025). L’expression de la transitivité verbale en agni-sanvi, langue kwa de Côte d’Ivoire. CRAC, INSAAC . https://doi.org/10.48734/AKOFENA.HS.10.02.2024
Jean Claude MBOLI
Analyse diachronique de quelques noms propres Akan : contributions de l’éotilé et des langues sœurs géographiquement et historiquement éloignées
Résumé : Un aspect frappant de la culture akan et des autres peuples de langues kwa est l’existence d’une tradition attribuant au nouveau-né un (pré)nom dérivé du nom du jour de la semaine où il est né. Ces sept paires de (pré)noms mâles et femelles ont des formes quasi-identiques dans les principales langues kwa (fanti, bonon, agni, baoulé, ewe, etc.) et pointent donc vers une origine commune. À travers une analyse diachronique faisant appel non seulement à l’éotilé mais aussi et surtout à l’égyptien ancien, nous nous proposons d’établir leur morphologie et, partant, leur étymologie. Ce qui nous amène à relier les noms des jours de la semaine dans le calendrier akan à ceux de divinités dont certaines ont disparu de la mémoire collective akan mais que l’égyptologie peut aider à restituer. Le procédé d’analyse utilisé dans ce travail nous permet ensuite de proposer une étymologie pour les ethnonymes Akan, Betibe et Agni, la même à l’origine de nombreux autres ethnonymes africains. Ce qui ouvre des perspectives intéressantes en histoire et en anthropologie africaines.
Mots-clés : prénom, ethnonyme, akan, Bétibé, agni, calendrier, égyptien ancien, divinités
DIACHRONIC ANALYSIS OF SOME AKAN PROPER NAMES: CONTRIBUTIONS FROM EOTILÉ AND ITS GEOGRAPHICALLY AND HISTORICALLY DISTANT SISTER LANGUAGES
Abstract: A striking aspect of Akan culture and that of other Kwa-speaking peoples is the existence of a tradition attributing to the newborn a (sur)name derived from the name of the day of the week on which it was born. These seven pairs of male and female (sur) names have almost identical forms in most of Kwa languages (Fanti, Bonon, Anyi, Baule, Ewe, etc.) and therefore point to a common origin. Through a diachronic analysis using not only the Eotile language but also the ancient Egyptian, we propose to establish their morphology and, therefore, their etymology. This leads us to link the names of the days of the week in the Akan calendar to those of deities, some of which have disappeared from Akan collective memory but which Egyptology can help restore. The analysis process used in this work then allows us to propose an etymology for the ethnonyms Akan, Betibe and Agni, the same at the origin of many other African ethnonyms. This opens up interesting perspectives in African history and anthropology.
Keywords : surname, ethnonym, Akan, Betibe, Agni, calendar, ancient Egyptian, deities
Jean-Claude MBOLI. (2025). Analyse diachronique de quelques noms propres Akan : contributions de l’éotilé et des langues sœurs géographiquement et historiquement éloignées. CRAC, INSAAC . https://doi.org/10.48734/AKOFENA.HS.10.03.2024
Koffi Yeboua Vincent KOUASSI
Diversité linguistique et enrichissement lexical en koulango
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Résumé : Les mutations linguistiques sont fonction de la nature évolutive de la société et de la communauté. Ainsi, les changements observés dans une langue peuvent être liés à l’emprunt, à l’analogie et à la néologie. Cette étude porte un regard sur la diversité linguistique qui a comme enjeu l’enrichissement lexical. Nous nous proposons d’aborder la question des mécanismes d’enrichissement lexical en koulango dont la conséquence est le phénomène de contact de langues. Dans une perspective descriptive empreinte d’une démarche contrastive, l’étude met en relief l’unité linguistique de la langue bron, de l’agni, de l’anglais et du français qui renvoie chacune au même référent en koulango. L’objectif est de décrire ce phénomène qui contribue à l’enrichissement linguistique du koulango.
Mots-clés : emprunt, enrichissement lexical, mutation, diversité, linguistique, créativité lexicale.
LINGUISTIC DIVERSITY AND LEXICAL ENRICHMENT IN KOULANGO
Abstract : Linguistic shifts are in line with the evolving nature of a society and a community. The changes observed in a language can therefore be related to borrowing, analogy and neology. The present study is a look at linguistic diversity with lexical enrichment as an issue. We aim at investigating the lexical enrichment mechanisms in Koulango as a result of the phenomenon known as language contact. In a descriptive analysis, based on a contrastive approach, the study highlights the linguistic unity of bron, agni, english and french, each of them having the same referent in Koulango. The objective is to describe this phenomenon which contributes to the linguistic enrichment of Koulango.
Keywords: borrowing, lexical, enrichment, shift, linguistic, diversity
GÉOGRAPHIE
Moïse Antoine DIECKET
Bétibé et Akan lagunaires : apports et emprunts, 12-17e siècle (Côte d’Ivoire)
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Résumé : Le peuple éotilé ou bétibé, qui s’installe dès le 12e siècle autour du bassin lagunaire de Côte-d’Ivoire, accueille ses frères Akan à partir du 17e siècle, à cause des incessantes guerres dans l’actuel Ghana, terre originelle des Akan. Il communique quelques techniques et pratiques à ses frères, qui évolueront et essaimeront à leur tour, tout le bassin lagunaire depuis Grand-Lahou, jusqu’à Adiaké. Ces peuples, à leur tour, introduisant plus tard, des innovations nées d’expériences et de l’assimilation de connaissances acquises, à la suite de nouveaux contacts, vont faire bénéficier aux Eotilé, des savoirs acquis. Cette intégration des cultures et savoirs, donne ainsi, une tonalité particulière, à la dynamique de développement dans le sud de la Côte-d’Ivoire.
Mots-clés : Eotilé, Akan, culture, savoirs, connaissances, bassin lagunaire, Côte- d’Ivoire.
BÉTIBÉ AND AKAN LAGOONS: CONTRIBUTIONS AND BORROWINGS, 12-17th CENTURY (IVORY COAST)
Abstract: The éotilé or betibé people, who settled in the 12th century around the lagoon basin of the Ivory Coast, welcomed their Akan brothers from the 17th century, because of the incessant wars in what is now Ghana, the original land of the Akans. He communicates some techniques and practices to his brothers, who will evolve and spread in their turn, all the lagoon basin from Grand-Lahou, to Adiaké. These peoples in turn, introducing innovations born of experience and the assimilation of knowledge acquired, following new contacts, will make the éotilé benefit from the knowledge acquired. This integration of cultures and knowledge thus gives a particular tone to the dynamics of development in the south of the Ivory Coast.
Keywords: Eotilé, Akan, culture, knowledge, lagoon basin, Ivory Coast.
Vassamouka KONE, Eby Joseph BOSSON & Akou Don Franck Valéry LOBA
Les déterminants de la vulnérabilité socioéconomique et environnementale des populations dans la ville d’Adiaké
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Résumé : La présente contribution s’intéresse à la vulnérabilité socio-économique et environnementale des ménages dans la ville d’Adiaké. L’objectif poursuivi est de rechercher les déterminants de la vulnérabilité socioéconomique et environnementale des populations à l’échelle de la ville. Pour mener à bien cette analyse, la méthodologie de collecte des données s’est basée sur l’administration d’un questionnaire à 650 chefs de ménage choisis à partir d’une méthode d’échantillonnage par choix raisonné selon une cartographie par carroyage de l’espace d’étude. Les résultats de l’étude montrent que le niveau de revenu, la profession, le statut d’occupation du logement et le mode de gestion des ordures sont les variables les plus significatives à même d’expliquer la vulnérabilité socio-économique et environnementale des populations de la ville d’Adiaké.
Mots-clés : déterminants ; vulnérabilité socioéconomique ; environnementale ; Adiaké
DETERMINANTS OF THE SOCIO-ECONOMIC AND ENVIRONMENTAL VULNERABILITY OF POPULATIONS IN THE TOWN OF ADIAKÉ
Abstract: This paper focuses on the socio-economic and environmental vulnerability of households in the city of Adiaké. The objective is to investigate the determinants of the socio-economic and environmental vulnerability of the population at the city level. To carry out this analysis, the data collection methodology was based on the administration of a questionnaire to 650 heads of household selected using a purposive sampling method based on a grid map of the study area. The results of the study show that the level of income, occupation, housing status and the mode of waste management are the most significant variables capable of explaining the socio-economic and environmental vulnerability of the populations of the city of Adiaké.
Keywords: determinants; socio-economic ; environmental vulnerability ; Adiaké
HISTOIRE
Éric PETE
Aïzi et Éotilé : deux peuples lagunaires aux liens historiques anciens
Résumé : Les Aïzi et les Éotilé sont deux peuples lagunaires de Côte d’Ivoire. Les Aïzi sont passés par le pays éotilé au XIVe siècle, y ont vécu longtemps avant de migrer vers leur habitat actuel. Mais, tous ne sont pas partis. Certains sont restés en pays éotilé et d’autres se sont installés sur le chemin de leur pérégrination. Les Éotilé savaient où leurs frères Aïzi s’étaient établis ; ainsi, à la faveur de la guerre de conquête coloniale de l’Éotilé par le royaume Agni-Sanwi en 1754, ils les y ont rejoints sur leurs sites actuels d’installation. Ces liens historiques entre Aïzi et Éotilé démontrent que ces deux peuples frères aujourd’hui géographiquement éloignés soient les seuls en Côte d’Ivoire à ne disposer d’établissements qu’en bordure immédiate de la lagune ou sur des îles lagunaires. L’objectif de l’article est d’identifier les éléments permettant d’établir des liens historiques entre les Aïzi et les Éotilé. Son intérêt est qu’il révèle l’importance de l’histoire du peuplement comme outil pour comprendre les liens historiques anciens entre des peuples parfois géographiquement éloignés les uns des autres. Pour atteindre notre objectif, la méthodologie s’appuie sur les traditions orales des Aïzi et des Éotilé. Elle s’appuie aussi sur la recherche documentaire et notamment sur les travaux des Professeurs H. Diabaté et K. R. Allou qui s’est lui-même appuyé sur ceux de J. Polet.
Mots-clés : Aïzi ; Éotilé ; Liens ; Histoire ; Lagune
AÏZI AND ÉOTILE: TWO LAGOON PEOPLES WITH ANCIENT HISTORICAL TIES
Abstract: The Aïzi and Éotilé are two lagoon-dwelling peoples of Côte d’Ivoire. The Aïzi passed through Éotilé country in the 14th century, living there for a long time before migrating to their current habitat. But not all left. Some stayed in Eotilé country, while others settled along the way. The Éotilé knew where their Aïzi brothers had settled, so when the Agni-Sanwi kingdom conquered Éotilé in 1754, they joined them on their current sites. These historical links between Aïzi and Éotilé show that these two sister peoples, now geographically distant, are the only ones in Côte d’Ivoire to have settlements only on the immediate edge of the lagoon or on lagoon islands. The aim of this article is to identify the elements that make it possible to establish historical links between the Aïzi and the Éotilé. Its interest lies in revealing the importance of settlement history as a tool for understanding ancient historical links between peoples who are sometimes geographically distant from one another. To achieve our goal, our methodology is based on the oral traditions of the Aïzi and Éotilé peoples. It is also based on documentary research, in particular the work of Professors H. Diabaté and K. R. Allou. R. Allou, who in turn drew on the work of J. Polet.
Keywords: Aïzi; Eotile; Connections; Story; Lagoon
Éric PETE. (2025). Aïzi et Éotilé : deux peuples lagunaires aux liens historiques anciens. CRAC, INSAAC . https://doi.org/10.48734/AKOFENA.HS.10.07.2024
Gisèle PIEBOP
Circulations migratoires des peuples de l’Ouest Cameroun : impacts culturels et cultuels
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Résumé : Reconnus mondialement pour leur dynamisme économique qui leur vaut le sobriquet de « poumon de l’économie camerounaise », les peuples de la région de l’Ouest au Cameroun se démarquent également par leur extrême propension expansive aussi bien à l’intérieur qu’au-delà des frontières du triangle national camerounais. Au cours de leurs multiples déplacements, ces peuples drainent avec eux leur cosmogonie, leur vision du monde, leurs coutumes, leurs manifestations intellectuelles, religieuses et artistiques, leurs comportements et manières de vivre, de manger de se vêtir…qui portent leurs traits idiosyncratiques. Le contact d’hommes et incidemment de langues et de cultures étant un phénomène inéluctable, qui plus est dans le contexte de mondialisation ambiant qui met en avant les mouvements des hommes et biens, il s’en suit des influences tous azimuts qu’il n’est pas inopportun d’explorer. Suivant la mouvance de cette logique, les peuples Camerounais en général, et précisément ceux originaires de la région de l’Ouest qui s’avèrent plus démarcatifs de par leur dynamisme, ont retenu l’attention du présent travail, au point d’en constituer la principale matière d’œuvre. On est alors en droit de se demander comment se déploient ces éléments identitaires. Quels en sont les impacts ? Comment ils se transmettent et se perpétuent ? En d’autres termes, la présente étude se propose d’essayer de démontrer que la vitalité économique et spatiale des peuples de l’Ouest du Cameroun entrainerait également leur dynamisme culturel et cultuel au cours de leurs cohabitations avec d’autres peuples. Ce qui ferait d’eux, des acteurs de nouvelles formes hybrides de mobilités interculturelles et transculturelles. Assez logiquement, les contacts interculturels imposeraient aux inter-actants de l’Ouest Cameroun, l’acquisition de nouvelles identités syncrétiques intra-culturelles, voire multiculturelles (matérialisées par la double ou pluri-citoyenneté juridique ou de fait) qui s’avèrent de nécessité pour les transferts de biens et surtout pour l’épanouissement de leurs entreprises de conquête. Pour vérifier ces réponses anticipées, une démarche éclectique descriptive d’une part et empirique d’autre part s’est avérée la plus pertinente dans l’atteinte des objectifs escomptés.
Mots-clés : migrations, grassfields, hybridité, transculturalité, interculturalité.
MIGRATORY MOVEMENTS OF THE PEOPLES OF WEST CAMEROON: CULTURAL AND CULTIC IMPACTS
Abstract: Recognized worldwide for their economic dynamism which earned them the nickname of « lung of the Cameroonian economy », the peoples of the Western region of Cameroon also stand out for their extreme expansive propensity both within and beyond the borders of the Cameroonian national triangle. During their many travels, these peoples drain with them their cosmogony, their vision of the world, their customs, their intellectual, religious and artistic manifestations, their behaviors and ways of living, eating and dressing… who bear their idiosyncratic traits. The contact of men and incidentally of languages and cultures being an inevitable phenomenon, especially in the context of ambient globalization that highlights the movements of people and goods, it follows influences in all directions that it is not inappropriate to explore. Following the movement of this logic, the Cameroonian peoples in general, and precisely those from the Western region who are more demarcative by their dynamism, have attracted the attention of this work, to the point of constituting the main material of work. We are then entitled to wonder how these identity elements unfold. What are the impacts? How are they transmitted and perpetuated? In other words, this study proposes to try to demonstrate that the economic and spatial vitality of the peoples of Western Cameroon would also lead to their cultural and religious dynamism during their cohabitation with other peoples. This would make them actors of new hybrid forms of intercultural and transcultural mobility. Quite logically, intercultural contacts would impose on the inter-actors of West Cameroon, the acquisition of new syncretic intra-cultural, even multicultural identities (materialized by dual or multi-citizenship legal or de facto) which prove necessary for the transfers of goods and especially for the development of their conquest enterprises. To verify these anticipated responses, an eclectic descriptive approach on the one hand and empirical on the other proved to be the most relevant in achieving the expected objectives.
Keywords: migration, grassfields, hybridity, transculturality, interculturality
Konan Samuel N’GUESSAN
La lagune Aby dans la civilisation du peuple Bétibé du XIIe au XVIIIe siècle
Résumé : Les Betibé font partie du peuple Akan lagunaire et appartiennent au groupe linguistique Kwa. Originaire du Sud-Est de la Côte d’Ivoire, sud-Comoé, ils sont établis sur ce pourtour lagunaire depuis le XIIe siècle au moins. La lagune Aby fait partie du complexe lagunaire Aby (305 km²), Tendo (75 km²) et Ehi (45 km²). C’est la deuxième grande lagune de Côte d’Ivoire après la lagune Ebrié. Ce peuple lagunaire a très tôt investi ce plan d’eau. Nous voulons à travers notre communication montrer le rôle fondamental qu’a joué la lagune Aby dans la civilisation du peuple Betibé depuis leur installation jusqu’au XVIIIe siècle. Les Betibé ont choisi de vivre sur le pourtour de la lagune Aby puis ont fait d’elle l’épicentre de leur culture dont ils ne peuvent s’en passer. Elle occupe depuis des siècles, plusieurs fonctions dans leur culture notamment nourricières, militaires, religieuses, économiques et culturelles. Cette lagune est devenue par la force des choses, leur forteresse en cas de danger, leur habitat communément appelé maison sur pilotis aussi un lieu de pêche incontournable et cultuel pour l’adoration de leur génie de l’eau. À travers ces éléments précités, nous allons présenter les traits de culture qui consacrent l’appartenance à une identité culturelle commune chez les Akan de Côte d’Ivoire en général et les Akan lagunaires en particulier les Betibé.
Mots-clés : lagune Aby, civilisation, peuple Bétibé.
THE ABY LAKE IN THE CIVILISATION OF THE BETIBE PEOPLE FROM THE 12TH TO THE 18TH CENTURIES
Abstract: The Betibe people, Akan lagoon people belong to the Kwa linguistic group. Originally from the South-East of Côte d’Ivoire, South-Comoe, they have been established on this lagoon since at least the 12th century. The Aby lagoon is part of the Aby lagoon complex (305 km²), Tendo (75 km²) and Ehi (45 km²). It is the second largest lagoon in Côte d’Ivoire after the Ebrie Lagoon. These lagoon people have very early invested this water body. Through our communication, we want to show the fundamental role that the Aby lagoon has played in the civilization of the Betibe people since their settlement until the 17th century. The Betibe have chosen to live around the Aby lagoon and have made it the epicenter of their culture, which they cannot do without. For centuries, it has had several functions in their culture, notably nourishing, military, religious, economic and cultural. This lagoon has become by force of circumstance, their fortress in case of danger, their habitat commonly called house on stilts, also an essential fishing spot and cult for the adoration of their genius of water. Through these elements mentioned above, we will present the cultural traits that consecrate the belonging to a common cultural identity among the Akan of Côte d’Ivoire in general and the Akan of the lagoon, particularly the Betibe people.
Keywords: Aby lagoon, civilization, the Betibe people
Konan Samuel N’GUESSAN. (2025). La lagune Aby dans la civilisation du peuple Bétibé du XIIe au XVIIIe siècle. CRAC, INSAAC . https://doi.org/10.48734/AKOFENA.HS.10.09.2024
Kouablan KOFFI
Les redevances coutumières chez les Agni-Djuablin à l’époque précoloniale
Résumé : Les Agni-Djuablin sont des Akan appartenant au grand groupe Agni de Côte-d’Ivoire. À l’origine, ils sont des Ashanti de la tribu Duaben. Ils ont longtemps séjourné dans l’Aowin, un royaume Agni après avoir échoué dans leur mission de capturer Ebiri Moro et ses sujets qui étaient en fuite. Ils ont abandonné leur langue ashanti et parlèrent l’Agni Bien souvent les nombreuses études consacrées à ce peuple par les anthropologues, sociologues et historiens portent sur les rapports hiérarchiques entre ses différents membres. Société très structurée, les Agni-Djuablin entretiennent entre eux des rapports complexes fondés doublement sur la bienveillance et la dépendance. Chaque membre de la société Agni-Djuablin est redevable de ses chefs (chef de village, chef de lignage), des membres de son statut politique et social mais aussi redevancier à son tour. Ces rapports réciproques contribuent à la consolidation des liens sociaux. La présente communication envisage d’identifier et d’expliquer les différentes redevances coutumières au sein de la société Agni-Djuablin. Les sources orales ont constitué l’essentielle des sources d’information pour cette étude. Elles sont recueillies auprès des personnes dont la connaissance des traditions ou us et coutumes Agni-Djuablin est avérée. Leurs différents témoignages ont été confrontés aux sources européennes des premiers explorateurs et administrateurs coloniaux ayant séjourné dans la région. La consultation d’études scientifiques produites par les anthropologues, les sociologues et historiens dans le pays Agni-Djuablin fait également partie de la démarche de recherche. L’usage de la critique historique à toutes ces sources a permis de déceler, l’existence de redevances coutumières dans tous les domaines de la vie sociale.
Mots-clés : histoire rurale, redevance coutumière, Agni-Djuablin, rapports sociaux
CUSTOMARY ROYALTIES AMONG THE AGNI-DJUABLIN IN PRE-COLONIAL TIME
Abstract: The Agni-Djuablin are Akan belonging to the large Agni group of Ivory Coast. However, originally they are closer to the Ashanti, coming from this kingdom. Very often the numerous studies devoted to this people by anthropologists, sociologists and historians focus on the hierarchical relationships between its various members. A highly structured society, the Agni-Djuablin maintain complex relationships that range from simple benevolence of use to Adependence. Each member of the Agni-Djuablin Society is indebted to its leaders (village chief, lineage chief), to the members of its political and social status but also to its fellow citizens. These reciprocal relationships contribute to the consolidation of social ties. The present communication envisages identifying the various customary royalties in Agni-Djuablin companies. Oral sources were the main source of information for this study. They are collected from the essential people in the realization of all the traditional ceremonies in Agni-Djuablin country. Their various testimonies were confronted with European sources of the first colonial explorers and administrators who stayed in the region. The consultation of scientific studies produced by anthropologists, sociologists and historians in the Agni-Djuablin country was not neglected. By applying historical criticism to all these sources, we have been able to establish the existence of customary royalties in all areas of social life.
Keywords: rural History, customary royalty, Agni-Djuablin, social Relationships
Kouablan KOFFI. (2025). Les redevances coutumières chez les Agni-Djuablin à l’époque précoloniale. CRAC, INSAAC . https://doi.org/10.48734/AKOFENA.HS.10.10.2024
Kouamé Kossonou Frédéric SECRE
Une histoire des origines des Nkwanta et de leurs relations politiques et sociales avec les Abron (XVIIE siècle à nos jours)
Résumé : L’étude sur la méconnaissance des Nkwanta et leur histoire politique et sociale avec les Bron est une préoccupation majeure que cet article veut révéler pour éclairer la société ivoirienne et le monde scientifique. Les Bron ne sont plus à présenter puisque nous en avons abondamment parlé dans nos publications précédentes. Mais, il le faut pour les Nkwanta qui vivent en leur sein. Ils sont une minorité de peuples Akan comme les Akona, Npona, Agwa, Ga mal connus en territoire Bron ou ivoirien. Leur origine récente est le « royaume Nkwanta ou Dua Yaw Nkwanta », établi au nord-ouest de l’Ashanti. Ces diverses peuplades sont connues sous le nom Nkwanta ou Ngwanda. Elles accueillent progressivement dans leur Etat plusieurs migrants Akan dont les Bron aux XVIe et XVIIe siècles. Bron et Nkwanta contractent des alliances amicales, politiques et matrimoniales. Les Nkwanta prennent parti pour leurs hôtes Bron contre la domination Ashanti. Vaincus et chassés par le roi Osséi Toutou en 1680, ensemble, ils s’exilent à Bondoukou au nord-est de la Côte d’Ivoire et créent leur royaume Bron Djaïman. Les Nkwanta bâtissent plusieurs villages dont Kerebio Kessi, Kerebio Domiambra. Le vocable et la langue Bron qu’ils parlent couvrent de nombreuses réalités historiques entre eux et les Bron de sorte qu’il est difficile de distinguer ces deux peuples akan pourtant de clans différents qui se partagent le même royaume.
Mots-clés : Bron-Nkwanta-relations politiques et sociales.
A HISTORY OF THE ORIGINS OF THE NKWANTA AND THEIR POLITICAL AND SOCIAL RELATIONS WITH THE ABRON (XVIIth CENTURY TO THE PRESENT)
Abstract: The study on the ignorance of the Nkwanta and their political and social history with the Bron is a major concern that this article wants to reveal to enlighten the Ivorian society and the scientific world. The Bron are no longer to be introduced since we have spoken of them extensively in our previous publications. But it is necessary for the Nkwanta who live in their midst. They are a minority of Akan peoples like the Akona, Npona, Agwa, Ga, who are poorly known in Bron or Ivorian territory. Their recent origin is the « Nkwanta kingdom or Dua Yaw Nkwanta », established in the northwest of Ashanti. These various peoples are known as Nkwanta or Ngwanda. They gradually welcomed into their state several Akan migrants, including the Bron in the 16th and 17th centuries. Bron and Nkwanta entered into friendly, political and matrimonial alliances. The Nkwanta took sides with their Bron hosts against Ashanti domination. Defeated and chased by King Osei Tutu in 1680, they exiled themselves to Bonduku in the northeast of Côte d’Ivoire and created their Bron Gyaman kingdom. The Nkwanta built several villages including Kerebio Kessi, Kerebio Domiambra. The word Bron and the language Bron that they speak cover many historical realities between them and the Bron so that it is difficult to distinguish between these two Akan peoples although they are from different clans that share the same kingdom.
Keywords: Bron-Nkwanta-political and social relations.
Kouamé Kossonou Frédéric SECRE. (2025). Une histoire des origines des Nkwanta et de leurs relations politiques et sociales avec les Abron (XVIIE siècle à nos jours). CRAC, INSAAC . https://doi.org/10.48734/AKOFENA.HS.10.11.2024
Kouassi Serge KOFFI & Adjé Séverin ANGOUA
Alliance matrimoniale traditionnelle en pays Éotilé et Baoulé, XVIIE-XIXE siècles : étude comparative
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Résumé : L’union matrimoniale est le fondement d’une famille dans toute société, à l’instar des sociétés éotilé et baoulé du monde akan. Considéré comme l’union entre une femme et un homme par les liens de l’amour de l’un pour l’autre, le mariage coutumier dans les sociétés éotilé et baoulé est aussi la matérialisation de l’amitié entre deux familles ou lignages voire de deux villages et/ou communauté. Il existe sous plusieurs formes et diffère d’une région à une autre, d’une communauté à une autre dans sa pratique en dépit de quelques points communs. La présente contribution a pour objectif de faire une étude comparative des pratiques du mariage traditionnel en pays éotilé et pays baoulé. La réalisation de cette étude a nécessité la convocation des sources écrites et orales des peuples éotilé et baoulé. La confrontation de cette documentation nous a permis de comprendre qu’il y a des similitudes entre les Eotilé et les Baoulé, ce sont les parents qui mènent les démarches. Mais concernant la dot, il y a beaucoup de différences dans sa composition, de même que celui qui a en charge de la verser. Également au niveau de la célébration proprement dite du mariage, des festivités à la consommation du mariage, nous avons certains points communs aux Eotilé et aux Baoulé mais aussi des différences.
Mots-clés : Alliance matrimoniale, Baoulé, Eotilé, époux, relations
TRADITIONAL MARRIAGE ALLIANCES IN THE EOTILE AND BAOULE COUNTRIES, 17TH-19TH CENTURIES: A COMPARATIVE STUDY
Abstract: Marriage is the foundation of a family in any society, as it is in the Eotile and Baule societies of the Akan world. Considered as the union between a woman and a man through the ties of love between the two, customary marriage in Eotile and Baule societies is also the embodiment of friendship between two families or lineages, or even two villages and/or communities. It exists in several forms and differs from one region to another and from one community to another, despite some common features. The aim of this contribution is to make a comparative study of traditional marriage practices in Eotile and Baule countries. To carry out this study, we had to call on written and oral sources from the Eotilé and Baule peoples. The comparison of this documentation enabled us to understand that there are similarities between the Eotilé and the Baoulé, with the parents taking the lead. But as far as the dowry is concerned, there are many differences in its composition, as well as in who is responsible for paying it. As for the actual celebration of the marriage, from the festivities to the consummation of the marriage, there are certain points in common between the Eotilé and the Baoulé, but there are also differences.
Keywords: Matrimonial alliance, Baoulé, Eotilé, spouse, relationship
Tiegbe TOURE
Les rites initiatiques féminins du Holo et du Hoyougo en pays Tagbana de Côte d’Ivoire en période précoloniale
Résumé : Les Tagbana sont une tribu du groupe sénoufo. Ils sont installés au centre nord de la Côte d’Ivoire précisément dans les départements de Katiola et de Niakara. A l’instar de tout le peuple sénoufo reconnu pour sa propension aux rites initiatiques tel le poro communautaire, les Tagbana pratiquent des rites initiatiques particuliers. Ces rites sont masculins et féminins. Si les rites initiatiques masculins sont connus, ceux des femmes demeurent inconnus malgré leur vivacité sur le terrain. L’étude se propose de mettre en relief les rites initiatiques féminins du Holo et du Hôyougo, leur fonctionnement de même que leur rôle fondamental dans la société tagbana. L’élaboration de cette étude est possible grâce aux recoupements et à l’analyse critique des informations recueillies dans les sources orales, les sources numériques, l’observation personnelle et quelques ouvrages édictés.
Mots-clés : Rites initiatiques féminins, Holo, Hôyougo, Tagbana, Période précoloniale, Côte d’Ivoire.
THE FEMALE INITIATION RITES OF HOLO AND HOYOUGO IN THE TAGBANA COUNTRY OF CÔTE D’IVOIRE IN THE PRE-COLONIAL PERIOD
Abstract: The Tagbana are a tribe of the Senufo group. They are installed in the center-north of the Ivory Coast precisely in the departments of Katiola and Niakara. Like all the Senufo people known for their propensity for initiation rites such as community poro, the Tagbana practice a number of particular initiation rites. These rites are masculine and feminine. If the male initiation rites are known, those of the women remain unknown despite their vivacity on the ground. The study aims to highlight the feminine initiation rites of Holo and Hôyougo, their functioning as well as their fundamental role in Tagbana society. The development of this study is made possible by cross-checking and critical analysis of information collected from oral sources, digital sources, personal observation and some published works
Keywords: Feminine initiation rites, Holo, Hôyougo, Tagbana, Precolonial period, Ivory Coast
Tiegbe TOURE. (2025). Les rites initiatiques féminins du Holo et du Hoyougo en pays Tagbana de Côte d’Ivoire en période précoloniale. CRAC, INSAAC. https://doi.org/10.48734/AKOFENA.HS.10.13.2024