N°003_Vol.2

Akofena pour son premier numéro de l’année 2021, propose une collection de textes variés que présente un volume dense de trente-et-une (31) contributions, articulées autour de deux axes principaux, à savoir la littérature et les sciences sociales. Ce numéro spécial varia, met en lumière des réflexions diversifiées allant du champ littéraire aux disciplines telles que, la linguistique, la socio-didactique, la sociologie, la géographie et la psycholinguistique.

Dans le premier axe, à partir d’œuvres littéraires, les analyses posent principalement la question de la condition humaine à travers les prismes de l’existence, du temps, de l’espace et de la narration. À cet effet, Céline Omo Koffi démontre que le « temps est un opérateur fondamental et le support irréductible de la structure narrative d’une œuvre romanesque ». Pour leur part, Amel Derragui, Bernard Faye, Ibrahim Ouhennou et Mohamed Ajbilou, de même que Lucien Mpamy, Mohamed El Assal, Kpatcha Essobozou AWESSO, Manzama-Esso THON ACOHIN & Ebony Kpalambo AGBOH rendent compte par une herméneutique critique, de cette condition existentielle mise en exergue dans un cadre spacio-temporel atypique, à travers les champs lexicaux du sombre, du trouble, des rapports humains (relations, lutte raciale), de la mélancolie et de la catastrophe. Analyses interprétatives perceptibles à travers les univers fictifs qu’ils décrivent et décryptent.Cet axe est par ailleurs complété par le regard critique de Synthor Konan qui relève les raisons d’une déplétion d’œuvres s’inscrivant dans le courant littéraire qu’est le ROMAN SOCIAL en Espagne, et aussi par la présentation contributive de Bouna Faye autour de l’apport de l’écrivain Gustave Flaubert dans le monde littéraire français. Dans ce numéro spécial VARIA, la francophonie dans son évolution est également au cœur des réflexions. Notamment, en ce qui concerne les mutations des pratiques langagières, les situations d’enseignement-apprentissage et le contexte sociolinguistique. Le deuxième axe qui analyse donc ces différents aspects, donne à parcourir l’examen effectué par Abibou Samb sur une langue d’écriture francophone aux prises avec une expression multiforme qui renforce une nouvelle hybridation linguistique. Ce qui conduira François Guillaume Tabi Manga à parler d’une « francophonie linguistique de la différence » révélée par les usages régionaux spécifiques à certains pays d’Afrique comme le Cameroun. A leur tour, Nassima Kerras, Meriem Serhani et Monia Sendi s’interrogent sur l’évolution de la langue française dans le monde actuel. Les premières citées procédant à une étude comparative de la variation du français et ses incidences sur les usages et pratiques langagières en Algérie et à Montréal au Québec, lorsque la suivante à travers les anglicismes démontre la « pression » de la mondialisation sur le français. Du point de vue socio-didactique, Amina Mezerreg-Allal & Tewfik Benghabrit et Elias Kossi Kaiza s’intéressent à l’enseignement-apprentissage en situation de Français Langue Etrangère (FLE). L’une dans le contexte arabophone de l’Algérie et l’autre au Ghana, pays anglophone. Pour sa part, Mariam Sahraoui, analyse dans une toute autre approche comparative l’évolution diachronique des contenus des manuels du CM2 en français au Maroc. Aoua Carole CONGO, dans son étude, éclaire la communauté scientifique et les parties prenantes de l’éducation du Burkina Faso, sur les défis didactiques de l’utilisation des outils numériques en temps de pandémie, en soulignant celle de la Covid-19. Moctar Sidibé et Souleymane Daou quant à eux catégorisent à travers un exemple malien, la nature et les acteurs des conflits qui minent le milieu scolaire et impactent négativement la qualité de la formation.

Comme sus-indiqué, plusieurs autres contributions orientant la réflexion autour de la sociologie, de la géographie et de la linguistique, enrichissent ce numéro. Sur le volet sociologique, on évoque avec Secka Guèye les perspectives de changements qu’implique la gestion de la crise sanitaire de la Covid-19 dans l’environnement social africain. Bouh Anicet TOKPA met en exergue l’importance rituelle et culturelle de certaines pratiques sociales en Afrique, avec l’exemple des représentations autour de la fête des ignames chez les Toura, peuple de l’ouest de la Côte d’Ivoire. Jean Arsène Paumahoulou GUIRIOBE, analyse l’impact de la crise sociopolitique ivoirienne (2002-2011) sur le développement local des collectivités territoriales, tandis que Miré Germain Palé et Appolos Djieoulou planchent sur les tensions permanentes et la coexistence conflictuelle des peuples de Guinée équatoriale, du fait d’un identitarisme et d’un nationalisme exacerbés. Dans un autre volet relatif à la géographie, d’ordre écologique plus précisément, Meissa Birima FALL et Ramatoulay MBENGUE évoquent dans leur étude les effets néfastes du prélèvement clandestin du sable marin sur le littoral sénégalais. Quant à Serigne Momar SARR, il identifie les modalités de mise en œuvre des ressources communes face au changement climatique. Au niveau de la linguistique, Paulin Roch Bepeami démontre les changements phonétiques qu’on connut au fil des temps les anthroponymes du peuple mbɔsi dans le nord du Congo. De même, François Mbarga et Natalie Tonga nous proposent à travers l’approche théorique guillaumienne, une analyse de contenu basée sur le discours de presse et sur une œuvre littéraire. Enfin, ce numéro pluridisciplinaire investigue également le champ de la psycholinguistique avec les contributions de Nadia Slama, Zakaria YAGO, Djénéba Guissongui OUATTARA, Égé Kyne DADIÉ et Ablan A. Berthe ASSI qui s’intéressent au bégaiement et à certaines pathologies du langage méconnues, afin de contribuer à une meilleure prise en charge des cas.

For its first issue of the year 2021, Akofena proposes a collection of varied texts presented in a dense volume of thirty-one (31) contributions, articulated around two main axes, namely literature and social sciences. This special varia issue highlights diverse reflections ranging from the literary field to disciplines such as linguistics, socio-didactics, sociology, geography and psycholinguistics.

In the first axis, based on literary works, the analyses mainly raise the question of the human condition through the prisms of existence, time, space and narration. To this end, Céline Omo Koffi demonstrates that « time is a fundamental operator and the irreducible support of the narrative structure of a novel ». For their part, Amel Derragui, Bernard Faye, Ibrahim Ouhennou and Mohamed Ajbilou, as well as Lucien Mpamy, Mohamed El Assal, Kpatcha Essobozou AWESSO, Manzama-Esso THON ACOHIN & Ebony Kpalambo AGBOH give an account through a critical hermeneutic, of this existential condition highlighted in an atypical spatio-temporal framework, through the lexical fields of darkness, disorder, human relations (relationships, racial struggle), melancholy and catastrophe. This axis is completed by Synthor Konan’s critical look at the reasons for the depletion of works in the literary current of the SOCIAL ROMANCE in Spain, and also by Bouna Faye’s contribution on the contribution of the writer Gustave Flaubert to the French literary world. In this special VARIA issue, the evolution of the Francophonie is also at the heart of the reflections. In particular, with regard to changes in language practices, teaching-learning situations and the sociolinguistic context. The second axis, which analyses these different aspects, provides an overview of Abibou Samb’s examination of a francophone writing language that is struggling with a multiform expression that reinforces a new linguistic hybridisation. This will lead François Guillaume Tabi Manga to speak of a « linguistic Francophonie of difference » revealed by the regional uses specific to certain African countries such as Cameroon. In turn, Nassima Kerras, Meriem Serhani and Monia Sendi examine the evolution of the French language in the world today. The first of them makes a comparative study of the variation of French and its impact on language uses and practices in Algeria and Montreal, Quebec, while the second, through anglicisms, demonstrates the « pressure » of globalisation on French. From a socio-didactic point of view, Amina Mezerreg-Allal & Tewfik Benghabrit and Elias Kossi Kaiza are interested in teaching-learning in a French as a Foreign Language (FLE) situation. One in the Arabic-speaking context of Algeria and the other in Ghana, an English-speaking country. Mariam Sahraoui, on the other hand, analyses in a completely different comparative approach the diachronic evolution of the contents of CM2 textbooks in French in Morocco. Aoua Carole CONGO, in her study, sheds light on the didactic challenges of the use of digital tools in times of pandemic, highlighting that of Covid-19, for the scientific community and education stakeholders in Burkina Faso. Moctar Sidibé and Souleymane Daou categorise, through a Malian example, the nature and actors of the conflicts that undermine the school environment and negatively impact the quality of training.

As mentioned above, several other contributions focusing on sociology, geography and linguistics enrich this issue. On the sociological side, Secka Guèye discusses the prospects for change that the management of the Covid-19 health crisis implies in the African social environment. Bouh Anicet TOKPA highlights the ritual and cultural importance of certain social practices in Africa, with the example of the representations of the yam festival among the Toura, a people of western Côte d’Ivoire. Jean Arsène Paumahoulou GUIRIOBE, analyses the impact of the Ivorian socio-political crisis (2002-2011) on the local development of territorial communities, while Miré Germain Palé and Appolos Djieoulou focus on the permanent tensions and conflicting coexistence of the peoples of Equatorial Guinea, due to an exacerbated identitarism and nationalism. In another section relating to geography, more precisely of an ecological nature, Meissa Birima FALL and Ramatoulay MBENGUE In their study, they discuss the harmful effects of clandestine removal of marine sand from the Senegalese coastline. As for Serigne Momar SARR, he identifies the modalities of implementation of common resources in the face of climate change. In terms of linguistics, Paulin Roch Bepeami demonstrates the phonetic changes that the anthroponyms of the Mbɔsi people in northern Congo have undergone over time. Similarly, François Mbarga and Natalie Tonga propose a content analysis based on press discourse and a literary work, using the Guillaumian theoretical approach. Finally, this multidisciplinary issue also investigates the field of psycholinguistics with contributions from Nadia Slama, Zakaria YAGO, Djénéba Guissongui OUATTARA, Égé Kyne DADIÉ and Ablan A. Berthe ASSI, who are interested in stammering and certain little-known language pathologies, in order to contribute to better case management.