Appel à contributions pour numéro thématique – AKOFÉNA  spécial n°10 – Date limite de soumission 15 Octobre 2023  — Appel à contributions pour numéro thématique – AKOFÉNA  spécial n°10 – Date limite de soumission 15 Octobre 2023
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Akofena est désormais éditée par le  Centre de Recherche sur les Arts la Culture (C.R.A.C), logé à l’Institut National Supérieur des Arts et de l’Action Culturelle (I.N.S.A.A.C.). Ses activités portent sur tous les aspects des Sciences du Langage, des Lettres, des Langues et de la Communication. Elle ne publie que des articles inédits ayant obtenu l’approbation positive de deux instructeurs (spécialistes) anonymes.

‘’Le postcolonialisme et le postmodernisme à l’épreuve de la contemporanéité‘’ 

Plusieurs théories et courants de pensée ont changé la configuration du monde. Le postcolonialisme et le postmodernisme en font partie. Par exemple, en Afrique, en Inde, dans les pays de l’ancienne Indochine française, aux Caraïbes et dans les pays de l’Amérique latine, l’avènement des Indépendances a engendré le courant de pensée nommé le Post-colonialisme dont les précurseurs sont Frantz Fanon  (Peau noire, masques blancs, 1952 et Les Damnés de la Terre, 1961), Albert Memmi (Portrait du colonisé, 1957) et Edward Saïd (L’Orientalisme, 1978). Ce mouvement littéraire admet des outils critiques pour l’analyse des œuvres produites par les auteurs issus d’anciennes colonies, et plus généralement porte une observation critique sur le colonialisme. En effet, selon Djemaa Maazouzi[1] :

le terme « postcolonial » désigne un moment historique de rupture radicale avec les dominations impériales (l’accession à l’indépendance des pays colonisés par la Grande Bretagne, notamment l’Inde en 1947, la France ou encore l’Espagne, la Hollande, le Portugal). Il vise un corpus produit par des auteurs qui théorisent ou non aussi leur création comme postcoloniales. Il s’agit alors de l’ensemble d’une production littéraire voire culturelle qui a en commun une langue héritée d’une histoire de domination coloniale et est composé d’œuvres (publiées avant ou après les indépendances) qui remettent en cause les présupposés coloniaux ; d’une littérature écrite (empreinte ou non de discours littéraire oral) dans sa propre langue ou une langue autre que celle héritée de la colonisation ou mêlant les deux langues (ou plusieurs langues) ; ou encore des œuvres émanant d’auteurs issus des empires coloniaux vivant dans les pays ex-colonisateurs ou d’auteurs issus de communautés autochtones (Amérindiens, Aborigènes, Maoris, Africains d’Afrique du Sud, etc.) ou de communautés issues des traites esclavagistes (Noirs, Créoles, Métis, etc.).

Cependant le postcolonialisme ne se résume pas essentiellement à la rupture radicale avec l’impérialisme. D’après le même auteur le postcolonialisme :

[…] renvoie également à une théorie (ensemble d’une production critique pluridisciplinaire, interdisciplinaire, comparatiste) qui étudie non seulement les œuvres d’auteurs issus des empires coloniaux (ou membres de communautés minoritaires dans les ex-colonies ou ex-métropoles ou dans des territoires toujours administrés par une ex-puissance coloniale) mais relit aussi des œuvres d’auteurs (canoniques) métropolitains à l’aune de nouveaux concepts et en s’intéressant aux discours et contre-discours de domination, de réfutation et de résistance (anticoloniale, féministe, antiraciste, anti-impérialiste) et aux stratégies (idéologiques, poétiques, narratives, linguistiques) : de réappropriations de racines (d’une authenticité antérieure à la colonisation), d’une histoire (nationale, communautaire) passée ou d’une situation contemporaine ; de recouvrement identitaire (métissage, hybridité, entre-deux, nativisme, créolité/créolisation, cosmopolitisme) ou linguistique (traduction, empreint, code-switching, diglossie, plurilinguisme) ; de thématisation des migrations (diaspora, exil, transnationalisme), des nationalismes, des situations de minorités, de la globalisation (déplacement des frontières) ; de dénonciation des nouveaux modes de domination et de nouvelles hégémonies (linguistiques, représentationnelles, idéologiques) des diffusions culturelles ; de mise en valeur de résistances et de combats contre les oppressions, etc.

De ce fait, le postcolonialisme est donc une théorie transdisciplinaire, pluridisciplinaire qui a eu un impact important dans la recherche scientifique. En outre, tout comme le postcolonialisme, le postmodernisme est courant de pensée de contestation qui s’inscrit dans une dynamique interdisciplinaire et pluridisciplinaire comme le soutient (Van Enis, 2011 : 1) :

L’évolution du mode de pensée appelé « postmoderne » est à comprendre dans le cadre de l’après-guerre, de la décolonisation et de l’apparition d’une conscience multiculturelle. Le postmodernisme est la culture qui découle des mouvements anti-autoritaires et des mouvements d’émancipation des minorités qui commencent dans les années 60. Il se manifeste par les protestations contre la guerre du Vietnam, vit son moment le plus visible en Mai 68 et continue dans les années 70 : le Civil Rights Movement en premier lieu, la deuxième vague du féminisme, les revendications d’égalité des homosexuels et enfin la naissance d’une conscience écologique. Mais ce qui complique la compréhension du phénomène postmoderne est le fait que personne ne sait vraiment s’il s’agit d’une période historique, d’un courant culturel ou d’une idéologie […]

In fine, face aux mutations galopantes et subséquemment aux attentes mondiales actuelles, l’on pourrait s’interroger sur l’anachronisme de ces deux courants que sont le postmodernisme et le postcolonialisme. Autrement dit, ces courants de pensée sont-ils dans un état de désuétude ? Ou encore ces deux courants peuvent-ils faire face aux nouveaux défis du monde ?

  • Axes de recherche Postcolonialisme au prisme des Lettres et Sciences Humaines et Sociales
  • Postmodernisme au prisme des Lettres et Sciences Humaines et Sociales
  • Postcolonialisme et postmodernisme pour une étude comparée
  • Postmodernisme et féminisme
  • Postcolonialisme et féminisme
  • Postcolonialisme et postmodernisme face aux nouveaux profils littéraires
  • Postcolonialisme et postmodernisme et les autres courants littéraires
  • Etc.
[1] http://ressources-socius.info/index.php/lexique/21-lexique/54-postcolonial-isme

Bibliographie indicative

  • Djemaa Maazouzi, « Postcolonial(isme) », dans Anthony Glinoer et Denis Saint-Amand (dir.), Le lexique socius, URL : http://ressources-socius.info/index.php/lexique/21-lexique/54-postcolonial-isme, page consultée le 13 janvier 2023.
  • Ferrer, C. (2010). Changement de paradigme, biais disciplinaire et virage idéologique : postmodernité, postcolonialisme et globalisation. Protée, 38(3), 29–37. https://doi.org/10.7202/045614ar
  • Husti, Carmen. Féminisme/Postmodernisme/Postcolonialisme (2008) : redéfinir un champ théorique In : Transmission et théories des littératures francophones : Diversité des espaces et des pratiques linguistiques[en ligne]. Pessac : Presses Universitaires de Bordeaux, 2008 (généré le 13 janvier 2023). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/pub/42829>. ISBN : 9791030006889. DOI : https://doi.org/10.4000/books.pub.42829.
  • Madison, G. (1994). Visages de la postmodernité. Études littéraires, 27(1), 113–137. https://doi.org/10.7202/501071ar
  • Manzo, K. (1997). Critical humanism: Postcolonialism and postmodern ethics. Alternatives22(3), 381-408.
  • Quayson, A. (2000). Postcolonialism and postmodernism. A companion to postcolonial studies, 87-111.
  • Racine, J. L. (2006). L’Inde émergente, ou la sortie des temps postcoloniaux. Hérodote, (1), 28-47.
  • Théroux-Séguin, J. (2007). L’unité, la binarité, la multiplicité: une approche postmoderne et postcoloniale du féminisme.
  • Van Enis, N. (2011). « Le Postmodernisme, céqwaça ? », Barricade, 1-10 http://www.barricade.be/sites/default/files/publications/pdf/nicole_-_postmodernisme.pdf
  • Vautier, M. (1994). « Les métarécits, le postmodernisme et le mythe postcolonial au Québec. Un point de vue de la « marge ». » Études littéraires, 27(1), 43–61. https://doi.org/10.7202/501067ar

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Calendrier

15/10/2023 : Date limite pour la soumission d’une proposition d’article.

20/10/2023 : Notification et retour d’instruction des articles aux auteurs

20/12/2023 : Envoi des tirés à part

22 /12/ 2023 :Mise en ligne

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Superviseur: ASSANVO Amoikon Dyhie, Université FHB – Côte d’Ivoire

Coordinateurs

DODO Jean-Claude, Université FHB – CI
M’BRA Kouakou, Université FHB – CI
KOUADIO.Brou Digry Gnamien Rosine, Université FHB – CI
Mise en ligne 21 Janvier 2023 !!!!