Contenu du Spécial n°7, Décembre 2021 [Télécharger]
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Éditorial du numéro
Akofena spécial n°7, Vol.2 est le fruit d’un appel à contribution lancé en juillet 2021. Le thème central est une invitation à la réflexion sur les langues maternelles, les littératures et les arts pour faire face aux mutations sociales. Pour une lecture aisée des contributions retenues, cinq (05) sections ont été retenues :
-Linguistique descriptive – alphabétisation – documentation;
–Grammaire linguistique – sémantique – traductologie ;
-Sociolinguistique – didactique – pédagogie ;
-Analyse du discours – religion – civilisations ;
-Varia
Les besoins de capacitation des langues camerounaises pour leur permettre d’assumer les différentes fonctions sociales de prestiges qui leur sont désormais reconnues commandent nécessairement la modernisation de leur terminologie. Pour ce faire, Jean Romain KOUESSO, Juvelos DJOUMENE KUETE & Idriss NGOPOG TEMEJIE abordent la question de la modernisation d’une terminologie particulière, celle des mathématiques de la classe SIL en langue mə̀dʉ̂mbὰ. Abondant dans le même sens, la contribution de Ricardo Akino TCHIO & Engelbert DOMCHE TEKO soulève la question du choix de langue maternelle comme langue nationale en milieu multilinguisme. Si le choix d’une des langues endogènes semble préoccupé TCHIO & DOMCHE TEKO, les objectifs fixés par l’article de Kouassi Arsène Brice KOUASSI & Mangbêh Hanissa FONDIO tentent de déterminer les caractéristiques des néo-alphabètes en situation d’illettrisme et de situer l’action des néo-alphabètes dans la conservation de leurs acquis. De ce fait, ces chercheurs s’interrogent pourquoi les néo-alphabètes deviennent-ils des illettrés. Dans la perspective de description des langues maternelles, deux contributions s’intéressent à l’aspect morphologique (Kouassi Ange Aristide MOLOU) et syntaxique (Louis Charles Kouadio Kouamé BOHOUSSOU & Boni Carlos Mozer KPAMI). Pour terminer avec la section, Zabié Prisca GOUÉKOU exhorte les personnalités publiques, les politiques Ivoiriennes à jeter un intérêt particulier sur l’éducation, la formation professionnelle et le développement socioéconomique de la femme.
Sous la section grammaire linguistique – sémantisme, traductologie, selon Ahmadou Siendou KONATÉ, les textes littéraires africains sont généralement tributaires de l’oralité et des cultures africaines qui font d’eux des sites culturels à considérer pendant leur traduction vers d’autres langues-cultures. Dès lors la traduction de ces textes commande une immersion culturelle adéquate pour tendre vers un transfert de sens fidèle et par conséquent fiable. Au sein de cette section, Moussa Amadou DEH essaie de démontrer l’évolution qu’a subi la forme en [–ant] gérondivale de l’ancien français, en français classique et en français moderne. L’enjeu de sa démonstration est que le gérondif est stéréotypé de l’ancien français, en français classique et en français moderne. Mais, il y a une survivance de forme gérondivale aller + forme en [–ant] dans les trois étapes de l’évolution de grammaire française : de l’ancien français, en français classique et en français moderne. Ainsi, la question qui est posée est comment identifier le gérondif de la forme [–ant]. Toujours au niveau syntaxique, l’étude de Kimtoloum PATCHAD & Théophile CALAÏNA permet de décrire, d’analyser et de dégager la dynamique du français parlé par les Étudiants de l’Université Adam d’Abéché (Tchad) à travers les termes et les structures syntaxiques en comparaison avec le français standard. L’étude est réalisée sur la base des données orales collectées et du questionnaire soumis aux méthodes descriptive, contrastive et variationniste. Ce français répond aux normes endogènes quant à son usage sur le plan syntaxique et relève tantôt d’un phénomène sociolinguistique, tantôt d’un phénomène pédagogique et tantôt d’un phénomène de liberté d’expression. En guise de conclusion, selon Beda-Brou Jean-Nanquel KOUASSI, la notion de sujet est de nature complexe comme en témoignent les différents qualificatifs qui l’accompagnent. Mais au-delà de cette complexité apparemment déroutante pour le profane ou même le linguiste non averti, trois distinctions suffisent pour cerner cette notion.
La section trois compte quatre (04) contributions. Il s’agit entre autres de La pandémie à Coronavirus (Covid-19) : vers une communication spécifique sanitaire en masa de Dapsia GOY-GOY ; Le rôle des activités para-universitaires dans la promotion de la culture entrepreneuriale chez l’étudiant : cas des forums carrières de Mohamed NOU ; La notion de paix dans les langues ivoiriennes : une approche sociolinguistique de N’cho Jean-Baptiste ATSE & Kouakou Mathieu KOFFI ; Migrations transfrontalières féminines en Afrique subsaharienne : cas des femmes commerçantes de Côte d’Ivoire, Mali, Burkina Faso, Ghana, Togo, Benin et Nigéria de Oumou KOUYATÉ.
L’avant-dernière section est dédiée à l’analyse du discours – religion – civilisations. Au sein de cette section, Angel NGON A BETCHEM s’intéresse alors à la dimension pédagogique des œuvres conservées d’Eschyle au Ve siècle av. J.-C. Eu égard aux limites d’une cité sous le joug d’un monarque ou d’un tyran, il est question d’insister sur les avantages du gouvernement de la majorité. C’est pourquoi présente-t-il l’adoption de la loi comme expression de la volonté des citoyens réunis en assemblée et le principe de la responsabilité des autorités démocratiques. Selon le Chercheur Gnankon Christophe-Richard EKRA, la société traditionnelle africaine a connu, à travers les siècles, de nombreux avatars. L’influence considérable des religions révélées, la traite et la colonisation ont favorisé la naissance de nouvelles structures sociales et ont bouleversé de nombreuses institutions de la tradition orale africaine. En cette période extrême contemporaine tournée, de plus en plus vers la modernité, la question de la survivance des institutions de la tradition orale se pose avec acuité d’autant plus que ces institutions sont le socle d’un enracinement culturel vivant et le témoignage d’une philosophie dynamique des peuples. L’Abissa des Nzima s’inscrit dans cette perspective. Sa perpétuation ou sa survivance réside essentiellement dans la force et la pertinence de son mythe étiologique, une des riches formes de la littérature orale Nzima, qui analysée sous l’angle stylistique et sociocritique. Si la contribution prend parti pour la valorisation culturelle à travers l’Abissa, Yao Jérôme KOUASSI voudrait déterminer l’apport des épistémèmes médicaux à la création romanesque d’Henri Lopes. Pour ce faire, il met en œuvre la démarche méthodologique de l’épistémocritique telle qu’exposée par Michel Pierssens son initiateur. Ainsi, à partir de l’analyse des modes d’insertion et de fonctionnement de ces savoirs médicaux dans les textes étudiés, il note que leurs principales fonctions dans ces récits sont d’ordre à la fois, esthétique, poétique et idéologique.
Dans la dernière section, varia, ATOUI-LABIDI Souad s’interroge dans son article sur la relation entre la littérature et la médecine. Elle focalise ainsi son analyse sur l’écriture de la maladie dans les récits écrits en « je ». Pour le faire, elle étudie deux écrits maghrébins Mes hommes de Malika Mokeddem et L’ablation de Tahar Ben Jelloun. Signalons que les autres contributeurs sont Sasso Sidonie Calice YAPI, Tra Jamal SEHI BI, Basseri Jean-Claude OURAGA & Apo Julie N’CHOT, Gerry MWANTOTE MPIA NSUBA, Jean Euloge A. GBAGUIDI, et Aoua Carole CONGO. ATOUI-LABIDI.
Akofena Special No. 7, Vol.2 is the result of a call for papers launched in July 2021. The central theme is an invitation to reflect on mother tongues, literatures and the arts in order to face social mutations. For an easy reading of the selected contributions, five (05) sections have been retained:
-Descriptive linguistics – literacy – documentation;
-Linguistic grammar – semantics – translatology;
-Sociolinguistics – didactics – pedagogy;
-Discourse analysis – religion – civilisations;
-Varia
The need for Cameroonian languages to be able to assume the various social functions of prestige that are now recognised as theirs necessarily requires the modernisation of their terminology. To this end, Jean Romain KOUESSO, Juvelos DJOUMENE KUETE & Idriss NGOPOG TEMEJIE address the question of the modernisation of a particular terminology, that of mathematics in the SIL class in the Mə̀dʉ̂mbὰ language. In the same vein, the contribution by Ricardo Akino TCHIO & Engelbert DOMCHE TEKO raises the question of the choice of mother tongue as a national language in a multilingual environment. While the choice of one of the endogenous languages seems to preoccupy TCHIO & DOMCHE TEKO, the objectives set by the article by Kouassi Arsène Brice KOUASSI & Mangbêh Hanissa FONDIO attempt to determine the characteristics of neo-literates in a situation of illiteracy and to situate the action of neo-literates in the conservation of their knowledge. As a result, these researchers question why neo-literates become illiterate. From the perspective of describing mother tongues, two contributions focus on the morphological (Kouassi Ange Aristide MOLOU) and syntactic (Louis Charles Kouadio Kouamé BOHOUSSOU & Boni Carlos Mozer KPAMI) aspects. To conclude with the section, Zabié Prisca GOUÉKOU exhorted public figures and Ivorian politicians to focus on education, vocational training and the socio-economic development of women.
Under the section linguistic grammar – semantics, translatology, according to Ahmadou Siendou KONATÉ, African literary texts are generally dependent on orality and African cultures which make them cultural sites to be considered during their translation into other languages-cultures. Therefore, the translation of these texts requires an adequate cultural immersion in order to achieve a faithful and therefore reliable transfer of meaning. In this section, Moussa Amadou DEH tries to demonstrate the evolution of the gerundivale form in Old French, in Classical French and in Modern French. The point of his demonstration is that the gerund is stereotyped in Old French, in Classical French and in Modern French. However, there is a survival of the gerund form aller + form in [-ant] in the three stages of the evolution of French grammar: from Old French, into Classical French and into Modern French. Thus, the question is how to identify the gerund of the [-ant] form. Still at the syntactic level, the study by Kimtoloum PATCHAD & Théophile CALAÏNA allows us to describe, analyse and identify the dynamics of the French spoken by the students of the Adam d’Abéché University (Chad) through the terms and syntactic structures in comparison with standard French. The study is based on the oral data collected and the questionnaire submitted to descriptive, contrastive and variationist methods. This French responds to endogenous norms in terms of its syntactic use and is sometimes a sociolinguistic phenomenon, sometimes a pedagogical phenomenon and sometimes a phenomenon of freedom of expression. In conclusion, according to Beda-Brou Jean-Nanquel KOUASSI, the notion of subject is complex in nature, as shown by the various qualifiers that accompany it. But beyond this apparently confusing complexity for the layman or even the uninformed linguist, three distinctions are sufficient to define this notion.
Section three contains four (04) contributions. These include: The Coronavirus pandemic (Covid-19): towards a specific health communication in Masa by Dapsia GOY-GOY; The role of para-university activities in the promotion of entrepreneurial culture among students: the case of career forums by Mohamed NOU; The notion of peace in Ivorian languages: A sociolinguistic approach by N’cho Jean-Baptiste ATSE & Kouakou Mathieu KOFFI; Female cross-border migration in sub-Saharan Africa: the case of women traders from Côte d’Ivoire, Mali, Burkina Faso, Ghana, Togo, Benin and Nigeria by Oumou KOUYATÉ.
The penultimate section is dedicated to the analysis of discourse – religion – civilizations. In this section, Angel NGON A BETCHEM focuses on the pedagogical dimension of the preserved works of Aeschylus in the 5th century B.C. In view of the limitations of a city under the yoke of a monarch or tyrant, it is a question of insisting on the advantages of majority rule. This is why he presents the adoption of the law as an expression of the will of the citizens gathered in an assembly and the principle of the responsibility of democratic authorities. According to the researcher Gnankon Christophe-Richard EKRA, traditional African society has known, through the centuries, many avatars. The considerable influence of revealed religions, the slave trade and colonisation have favoured the birth of new social structures and disrupted many institutions of the African oral tradition. In this extreme contemporary period, which is increasingly oriented towards modernity, the question of the survival of the institutions of the oral tradition is posed with acuity, all the more so as these institutions are the basis of a living cultural rooting and the testimony of a dynamic philosophy of the peoples. The Abissa of the Nzima is part of this perspective. Its perpetuation or survival lies essentially in the strength and relevance of its etiological myth, one of the rich forms of Nzima oral literature, which is analysed from a stylistic and socio-critical perspective. If the contribution takes the side of cultural valorization through Abissa, Yao Jérôme KOUASSI would like to determine the contribution of medical epistemes to the novelistic creation of Henri Lopes. To do this, he uses the methodological approach of epistemocriticism as outlined by Michel Pierssens, its initiator. Thus, based on the analysis of the modes of insertion and functioning of this medical knowledge in the texts studied, he notes that their main functions in these narratives are at the same time aesthetic, poetic and ideological.
In the last section, varia, ATOUI-LABIDI Souad questions the relationship between literature and medicine in her article. She thus focuses her analysis on the writing of the disease in the narratives written in « I ». To do so, she studies two Maghrebi writings, Mes hommes by Malika Mokeddem and L’ablation by Tahar Ben Jelloun. Other contributors are Sasso Sidonie Calice YAPI, Tra Jamal SEHI BI, Basseri Jean-Claude OURAGA & Apo Julie N’CHOT, Gerry MWANTOTE MPIA NSUBA, Jean Euloge A. GBAGUIDI, and Aoua Carole CONGO. ATOUI-LABIDI .
Linguistique – alphabétisation – documentation
01-Jean Romain KOUESSO, Juvelos DJOUMENE KUETE & Idriss NGOPOG TEMEJIE
02-Louis Charles Kouadio Kouamé BOHOUSSOU & Boni Carlos Mozer KPAMI
03-Kouassi Ange Aristide MOLOU
04-Kouassi Arsène Brice KOUASSI & Mangbêh Hanissa FONDIO
05-Ricardo Akino TCHIO & Engelbert DOMCHE TEKO
06-Zabié Prisca GOUÉKOU
Grammaire linguistique – sémantique – traductologie
07-Ahmadou Siendou KONATÉ
08-Beda-Brou Jean-Nanquel KOUASSI
09-Kimtoloum PATCHAD & Théophile CALAÏNA
10-Moussa Amadou DEH
Sociolinguistique – didactique – pédagogie
11-Dapsia GOY-GOY
12-Mohamed NOU
13-N’cho Jean-Baptiste ATSE & Kouakou Mathieu KOFFI
14-Oumou KOUYATÉ
Analyse du discours – religion et civilisations
15-Angel NGON A BETCHEM
16-Gnankon Christophe-Richard EKRA
17-Yao Jérôme KOUASSI
SECTION: VARIA
18-Sasso Sidonie Calice YAPI
19-Tra Jamal SEHI BI, Basseri Jean-Claude OURAGA & Apo Julie N’CHOT
20-Aoua Carole CONGO
21-Gerry MWANTOTE MPIA NSUBA
22-Jean Euloge A. GBAGUIDI
23–Souad ATOUI-LABIDI
24–Bijou MANDIANGU MBUMBA